lundi 18 décembre 2017

Retour au pays

Il aura finalement fallu attendre le retour d'Ecosse pour parfaitement me sentir apatride. L'Allemagne m'avait fait prendre du recul sur les choses, l'Ecosse m'a rendu étrangère. Et moi qui courrait si vite pour arriver à ce but, être une parfaite étrangère, je n'avais peut être pas vu tous les aspects de la chose. Je voulais être étrangère dans le pays où j'habiterai, pas dans celui qui est censé être le mien. Quel sentiment bizarre de ne plus savoir comment s'exprimer dans sa langue, comment marche les relations humaines, qui être. J'ai évolué dans une bulle, au chaud dans mon semblant d'identité, et maintenant que je suis face à la réalité de ce que j'avais construit comme me définissant, me voilà prise au dépourvu. Je ne comprends plus, je ne parle plus la même langue. J'ai des ancres indéfectibles qui me réconfortent mais elles ne sont pas dans ma réalité physique. Et me voilà chaque jour à tenter de rentrer dans le moule, à bulldozer mes particularités qui ne sont plus adaptées. Qu'ai-je fait, mon aventure ne devait être que ça, une parenthèse, et finalement c'est devenu bien plus. Je ne regrette pourtant pas dans l'absolu les choix que j'ai fait, je n'avais juste pas compris à quel point ça m'éloignerait de mes autres les plus proches que je considérais comme des bouts de moi-même et maintenant c'est moi qui suis une autre.
Haut les coeurs, tout ira bien, ce n'est peut être qu'un jet-lag, ce sera peut être la source de belles choses.

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